De plus en plus de personnes souhaitent aujourd’hui diversifier leurs sources de revenus et développer leur propre activité en parallèle de leur emploi salarié. Le statut de micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) est une solution souple et avantageuse pour concilier ces deux statuts. Comment cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur ? Quelles sont les démarches à suivre, les avantages et les contraintes ? Cet article vous donne toutes les clés pour réussir cette double activité.
1. Bien choisir son activité
Avant de se lancer dans la création d’une micro-entreprise, il est essentiel de bien réfléchir au type d’activité que vous souhaitez exercer en parallèle à votre emploi salarié. En effet, certaines professions peuvent être incompatibles avec le statut de micro-entrepreneur ou soumises à des réglementations spécifiques.
Il est également impératif de vérifier que votre contrat de travail ne comporte pas une clause d’exclusivité ou une clause de non-concurrence qui vous interdirait d’exercer une activité concurrente à celle de votre employeur. Dans ce cas, il faudra obtenir l’accord préalable de ce dernier pour pouvoir cumuler les deux statuts.
2. S’inscrire en tant que micro-entrepreneur
Pour créer votre micro-entreprise, vous devez effectuer une déclaration auprès de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) ou de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), selon votre secteur d’activité. Cette démarche est gratuite et peut être effectuée en ligne sur le site officiel de l’auto-entrepreneur.
Vous devrez fournir diverses informations, notamment sur votre situation personnelle, votre activité et vos coordonnées bancaires. Une fois votre déclaration validée, vous recevrez un numéro SIRET et serez inscrit au Registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au Répertoire des métiers (RM), selon votre activité.
3. Gérer sa comptabilité
En tant que micro-entrepreneur, vous bénéficiez d’un régime fiscal simplifié : le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Celui-ci consiste à payer chaque mois ou chaque trimestre un pourcentage fixe de votre chiffre d’affaires au Trésor public. Ce taux varie selon la nature de votre activité : 1% pour les activités commerciales, 1,7% pour les prestations de services et 2,2% pour les professions libérales.
Vous devez également payer des cotisations sociales sur la base de votre chiffre d’affaires. Le taux varie entre 12% et 22% selon votre activité. Il est possible d’opter pour un prélèvement libératoire de ces cotisations, qui seront alors prélevées en même temps que l’impôt sur le revenu.
Enfin, il est important de tenir une comptabilité simplifiée de vos recettes et de vos dépenses professionnelles. Vous devez conserver les factures et justificatifs de vos achats pendant au moins 10 ans.
4. Respecter les plafonds de chiffre d’affaires
Pour bénéficier du statut de micro-entrepreneur, vous devez respecter certains plafonds de chiffre d’affaires :
- 176 200 € pour les activités commerciales (vente de marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place)
- 72 600 € pour les prestations de services relevant du régime fiscal des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou des bénéfices non commerciaux (BNC)
Si vous dépassez ces seuils, vous perdrez automatiquement le bénéfice du statut de micro-entrepreneur et devrez adopter un autre régime juridique et fiscal.
5. Concilier emploi salarié et micro-entreprise
Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur demande une bonne organisation et une gestion rigoureuse du temps. Il est essentiel d’établir un planning précis pour déterminer les moments dédiés à votre activité indépendante, tout en respectant vos obligations vis-à-vis de votre employeur.
Il peut être judicieux de prévoir des périodes d’ajustement pour prendre en compte les imprévus ou les fluctuations d’activité. De plus, il est important de veiller à ne pas négliger sa vie personnelle et familiale, qui peut être impactée par cette double activité.
6. Anticiper les risques
En tant que micro-entrepreneur, vous êtes responsable de votre activité et pouvez être tenu pour responsable en cas de faute ou de manquement à vos obligations. Il est donc important de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) pour couvrir les éventuels dommages causés à des tiers.
De plus, il est essentiel d’anticiper les risques liés à l’exercice de votre activité en prévoyant un fonds de réserve pour faire face aux imprévus et aux aléas économiques. Une bonne gestion financière est la clé du succès d’une micro-entreprise pérenne et rentable.
Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur est une démarche ambitieuse, mais accessible à condition de bien s’informer et de respecter certaines règles. En choisissant judicieusement votre activité, en effectuant les démarches nécessaires et en adoptant une organisation rigoureuse, vous pourrez ainsi concilier ces deux statuts et développer votre propre entreprise tout en conservant la sécurité d’un emploi salarié.
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